La prise de la Bastille

« En revanche, la populace s'armait : elle avait pris d'étranges armes, jusqu'à "des piques sarrasines". Le matin du 14, elle se jeta sur les Invalides et s'empara de 27 canons, 1 mortier et de 32000 fusils. Mais il lui fallait encore plus d’armes, et à l'Arsenal, rapporte le bourgeois Pitra, on avait répondu que les poudres avaient été portées à la Bastille. Quelque bandit cria : « A la Bastille » !

La Bastille ! La forteresse servait de prison où étaient envoyés les victimes des lettres de cachet, mais ce n'était plus guère qu'un épouvantail de féerie. Si des canons s'y apercevaient dans les créneaux, ils n’avaient pas servi depuis bien longtemps : mais tel était le vertige général, que ce matin-là, le faubourg leur trouva une allure menaçante.

D’après un extrait du livre La Révolution, écrit par l'historien français Louis Madelin (1871-1956).

Il y décrit la prise de la Bastille comme une affaire de « brigands ».

Paris, Librairie Hachette, 1911, pages 65 à 68.

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